Le Théâtre Artisanal Transgénique a présenté:
Théophile Bourcier, technicien municipal
de Bertrand CHAUVEAU
Interprétation et mise-en-scène Bernard CHANTEUX
Samedi 23 octobre 2010 à 20h30
47 spectateurs ont assisté à la représentation.
3 ans sans le Théâtre Artisanal Transgénique! Il était grand temps que Bernard Chanteux nous revienne avec ce petit bijou sur le dernier jour avant la retraite d’un régisseur de théâtre municipal…
A l’époque où les petites villes de
province accueillaient les « tournées » Karsenty ou Barret, la technique
n’était pas ce qu’elle est et un bon bricolo employé municipal pouvait
parfaitement faire le régisseur. Surtout quand, élevé dans le giron de
l’armée, il a le sérieux, la ponctualité, le sens de la hiérarchie et la
haute conscience de sa mission, que peut avoir Théophile Boursier.
Vivant seul avec sa mère, il s’est jeté dans le théâtre avec
l’enthousiasme des néophytes.
Et puis aujourd’hui c’est le dernier jour : la retraite !
Alors
les souvenirs remontent et s’amplifient dans les brumes des petits
verres qui soutiennent la solitude de cet employé modèle …
Ce
monologue, drôle et touchant, nous fait entrer une heure durant, dans le
quotidien conformiste de ce petit personnage pour qui le moindre
dérapage prend des proportions ubuesques et que nous connaissons bien :
il y en a tellement autour de nous.
Ca fait rire, mais ça n’est pas très drôle une vie; enfin pas vraiment !
» Théo… », Samedi 23 octobre 2010 à 20h30
27 convives ont profité d’un repas après la représentation.
« Moins poétique que d’autres, Théophile Bourcier, technicien
municipal fait partie des gens dits « ordinaires », des « petites gens », de
ceux dont on ne parle pas, qui passent inaperçus tant ils ont peur de
gêner; confrontés à tous les problèmes plus ou moins minables du
quotidien, ils vivent avec des rêves qui en valent bien d’autres et
passent un peu à côté de leur vie, un peu à côté des autres, mais sans
amertume ni révolte. Ils auraient pu aimer, faire de grandes choses,
mais c’est bien trop compliqué.
C’est moins exaltant que Shakespeare,
certes; mais saisi par l’oreille et l’œil malicieux de Bertrand
Chauveau qui « connaît son monde », ce personnage qui aurait pu rester
caricatural devient vrai, proche, drôle, attendrissant. Humain d’une
espèce non protégée en voie de disparition. »
Bernard Chanteux
à propos de…
le T.A.T. :
Le Théâtre Artisanal
Transgénique est une compagnie nazairienne animée par Bernard Chanteux.
Ce n’est pas la première fois que la compagnie ou ses membres se
produisent à Château-Gontier. On se souvient de « La Crique » de Foissy,
de « Après l’Amour » de Soulier données au Rex, des Sonates lors de la
Chalibaude, de « Chute Libre » de Yoland Simon dans ce qui allait devenir
la Salle de Réception du Carré, et aussi « Théo » de Bertrand Chauveau,
présenté à Ampoigné : du pur bonheur.
Et bien sûr « La Dernière Bande » et « Face de Cuillère » présentées au gARage.
On peut sans conteste présenté le T.A.T. comme une référence du théâtre amateur ligérien.
Bernard Chanteux :
C’est
un véritable homme des planches. A celles de l’estrade, il leur aura
préféré celles de la scène. Jeune instituteur, à Paris, il suit les
cours de Georges Wilson au TNP de Chaillot. En banlieue parisienne, il
est happé par la lame des théâtres populaires initiée par Jean Vilar et
joue sur les scènes de petits bleds, de cités HLM… « Amener le théâtre
à portée des gens, c’est vite dit, mais il faut que cette belle idée
soit suivie d’actes. Tout le monde en parle, personne n’en fait. » Ceux
qui le connaissent savent que Bernard Chanteux, n’a pas la langue dans
sa poche. Pas plus qu’elle n’est en bois. Mais ils savent également que
l’homme est sincère, ne déroge pas à ses valeurs. Celles du militant
associatif, du “trouvère populaire”. Son répertoire n’est pas celui du
boulevard couru pas moult troupes de théâtre amateur. « Le public est
parfaitement capable de comprendre Beckett, Shakespeare… Il faut lui
donner du grain à moudre. » Sans tomber dans l’excès inverse : le
répertoire abscons. « Quelqu’un qui ne connaît pas le jazz, tu ne
l’amènes pas au free jazz d’emblée ! » Le “populaire” exige aussi
d’aller à la rencontre du public. « Faire du théâtre dans un appartement
d’une cité, ce n’est pas aisé, mais c’est vachement bien ! » Le public
réagit au quart de tour. « S’il avait été assis dans un théâtre
classique, il n’aurait pas osé participer. » Et pour le mettre à l’aise,
« on paie toujours un coup. Ce n’est pas un bar-buffet pour arrondir la
caisse, mais une occasion de rester pour discuter. Et là, dès que tu as
deux personnes en train d’échanger sur la pièce, tu as un début de
culture. »
D’après ESTUAIRE hebdo.